Ingrid a un petit rôle introductif avant que Yoko retrouve son vieil adversaire Kazuky dans une aventure plus policière, où j'ai été particulièrement fasciné par le personnage de la comtesse au fur et à mesure de la réalisation. C'est là que je me suis rendu compte qu'il était dangereux de livrer les premières planches avant d'avoir achevé l'ensemble. Même lorsqu'on part d'un découpage très précis, il arrive qu'à la fin, on souhaite modifier de petits détails antérieurs. En relisant l'ensemble, on a envie d'épurer et de changer certains dialogues. Depuis lors, je prends le temps de terminer complètement l'histoire avant de la porter à la Rédaction pour la réalisation des films...
Ce souci perfectionniste est assez rare pour être souligné. Nombre d'auteurs modifient parfois certaines petites choses entre la publication dans le magazine et la parution en album. Leloup a la volonté de remettre un matériel parfaitement élaboré et suit attentivement la réalisation technique de ses très précises indications de couleurs par les artistes du Studio Leonardo. L'édition en volume peut ainsi coïncider avec la fin de la prépublication sans que des corrections de dernière minute mettent en péril le calendrier de programmation.
Kazuky fait ici sa dernière apparition. Il avait été créé dans La Fille du vent en antagoniste du père de Yoko.

Kazuky fait ici sa dernière apparition. Il avait été créé dans La Fille du vent en antagoniste du père de Yoko.
— C'était une lutte de samouraïs, Kazuky étant le samouraï noir. Par une étrange ironie, Yoko, qui s'est toujours opposée à lui, finit par en hériter. Je voulais composer un méchant qui a de la classe. Il est le symbole des multinationales modernes, arrogantes et peu respectueuses des gens.
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Sa fin devait contenir une certaine morale, car la jeunesse a besoin de rêve et d'idéal. Je ne veux montrer que des choses qui débouchent sur de l'espoir. Dans mes récits, les méchants sont rarement punis, ils se rachètent le plus souvent. C'est si facile, sur le papier, de prendre un revolver et de supprimer quelqu'un. Je n'aime pas ça. En tant que scénariste, j'évite intentionnellement ce genre de situation. Lorsqu'un personnage disparaît ou meurt, c'est qu'il n'y a véritablement pas moyen de trouver une autre solution et qu'elle entre dans la logique de l'intrigue.
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