Retour � la naissance de Yoko Tsuno

 
1 - Le Trio de l'étrange

2 - L'Orgue du diable
 
3 - La Forge de Vulcain
 
4 - Aventures électroniques
 
5 - Message pour l'éternité
 
6 - Les Trois soleils de Vinéa
 
7 - La Frontière de la vie
 
8 - Les Titans
 
9 - La Fille du vent
 
10 - La Lumière d'Ixo
 
11 - La Spirale du temps
 
12 - La Proie et l'ombre
 
13 - Les Archanges de Vinéa
 
14 - Le Feu de Wotan
 
15 - Le Canon de Kra
 
16 - Le Dragon de Hong Kong
 
17 - Le Matin du monde
 
18 - Les Exilés de Kifa
 
19 - L'Or du Rhin
 
20 - L'Astrologue de Bruges
 
21 - La Porte des âmes
 

L’album paraît dans les numéros 1726 à 1742 de SPIROU, du 13 mai au 2 septembre 1971. Dense et originale, cette confrontation entre les représentants de deux civilisations s'inscrit immédiatement dans les grands classiques. La qualité des décors, des engins évoqués et de la mise en pages est assurément le résultat du long apprentissage de l'auteur auprès des maîtres de l'Ecole de Bruxelles, Hergé et Jacques Martin. Avec leur étrange peau bleue et leur origine extraterrestre, les Vinéens impressionnent particulièrement les lecteurs qui en redemandent. Le mot même “Vinéa” est mystérieux et évocateur à souhait. Son origine remonte pourtant à la jeunesse du conteur.


Couverture du Spirou numéro 1726
Mon père tenait un salon de coiffure à Verviers et j'avais été frappé par une vieille affiche pour la lotion "Nivéa”. Je déformais la marque en Vinéa et j'imaginais que tout le monde devenait bleu en utilisant ce produit parce que la naïade reproduite avait pris cette coloration avec le temps.
C'était un beau nom de planète qui s'est vite imposé à mon esprit. Mes personnages venant d'un autre monde, il me fallait les différencier des humains.
Si je les faisais mauves, l'imprimerie les aurait rendus une fois roses, une fois bleus. En vert, ils seraient devenus parfois jaunes ou bleus. Alors je les ai faits bleu pâle pour rester efficace et les différencier des Schtroumpfs.
On avait beaucoup de problèmes de reproduction à l'époque.
Yoko devenait parfois jaune citron. Avec les ordinateurs, on a stabilisé la gravure et je suis pleinement satisfait de la mise en couleurs effectuée par le studio Leonardo, mais on n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise à l'impression finale.
 

Pour l'heure, les personnages constituent le gros problème du dessinateur. S'il a appris et perfectionné durant son apprentissage à peu près tous les éléments annexes du récit dessiné — mise en pages, décors, engins, lettrage et composition de l'image, couleurs, etc —, la vraie difficulté réside dans les visages et les attitudes où il ne se cache pas qu'il est encore pratiquement un débutant.

Hergé ne m'avait jamais fait faire de personnages. Je devais donc créer mon propre style dans ce domaine. Tillieux m'avait dit qu'il serait peut-être plus facile d'adopter un ton semi-caricatural plutôt que le réalisme. C'était d'ailleurs plus dans le style des séries de SPIROU.
Au début, j'ai tâtonné et Yoko n'est arrivée à une certaine stabilité que dans son deuxième album, lorsque j'ai refermé les volumes des autres où je cherchais comment faire et que j'ai adopté ma propre façon de voir les choses.
On fait malheureusement toujours un album pour rien lorsqu'on commence.
Je me rapproche en fait du réalisme, mais je tiens à conserver une certaine stylisation des personnages.
Il faut simplifier et faire abstraction des choses inutiles. Sur un pantalon ou une blouse, il y a certainement beaucoup plus de plis que je n'en dessine... La couleur joue aussi un très grand rôle, car je travaille essentiellement en traits, sans grandes surfaces noires.
Pour un réalisme complet, je serais obligé de passer beaucoup plus de noir.
Projet de couverture resté inédit